L’occitan ou Langue d’Oc
On appelle occitan, ou langue d’oc, cette langue latine parlée dans quatre régions du Sud de la France (Roussillon et Pays Basque non compris). L’occitan est également parlé dans douze vallées alpines d’Italie et en Val d’Aran dans les Pyrénées espagnoles. Il comprend six variantes : le languedocien, le provençal (Nice compris), le gascon, le limousin, l’auvergnat et le vivaro-alpin.
Pour les historiens, c’est la langue des Trobadors, ces poètes du Moyen-âge qui chantaient la liberté en prônant de nouvelles valeurs comme « paratge » et « convivencia » (ce que l’on pourrait traduire presque littéralement par « vivre ensemble » et consistait à attribuer la valeur d’un Homme non à sa naissance ou à sa religion, mais à la noblesse de ses actes).
« (…) Pourquoi ne pas profiter de ce que la plupart des enfants de nos écoles connaissent et parlent encore ce que l’on appelle d’un nom grossier « le patois » ? Ce ne serait pas négliger le français : ce serait le mieux apprendre, au contraire, que de le comparer familièrement dans son vocabulaire, sa syntaxe, dans ses moyens d’expression, avec le languedocien et le provençal. Ce serait, pour le peuple de la France du Midi, le sujet de l’étude linguistique la plus vivante, la plus familière, la plus féconde pour l’esprit. Par là serait exercée cette faculté de comparaison et de raisonnement, cette habitude de saisir entre deux objets voisins, les ressemblances et les différences, qui est le fond même de l’intelligence. » Ainsi s’exprimait Jean Jaurès dans La Dépêche du 15 août 1911.
Le bilinguisme
L’apprentissage précoce de deux langues est un atout important et ce, à différents niveaux : linguistique, cognitif et culturel. Selon des études menées dans les trente dernières années (Lambert et Tucker, 1972 ; Cummins, 1997, 2000 ; Baker, 1988, 1996…), les avantages du bilinguisme sont nombreux.
Par exemple, chez le bilingue, on remarque une meilleure souplesse cognitive, une plus grande curiosité linguistique, une plus grande créativité, une meilleure capacité à apprendre d’autres langues, une plus grande facilité à la formation de concepts, de meilleurs résultats scolaires par rapport aux enfants monolingues, une meilleure capacité à résoudre des problèmes communicatifs, une plus grande sensibilité aux besoins communicatifs des autres, de meilleurs résultats à l’écrit (rédaction et lecture), de meilleures capacités de traduction, un meilleur niveau d’adaptation / souplesse sociale, une prise en compte plus importante des différences culturelles.
Tous ces avantages viennent mettre en avant le fait même d’être bilingue, quelle que soit la langue parlée. Ainsi, même s’il s’agit d’une langue régionale en voie de disparition ou d’une langue socialement dévalorisée car issue d’une immigration ghettoïsée, l’enfant qui possède deux langues a un cerveau plus « entraîné » qu’un enfant monolingue.